mardi 23 avril 2024

 13 avril 

Nous  quittons la partie sud du pays pour remonter et  revoir la mer que nous n’avons pas senti depuis un  mois. Eh oui, quand on naît  proche de la  mer, c’est d’abord le nez, l’iode, le sel, une odeur forte que  reconnaît dès  l’approche d’une côte.

Luderitz est une étape qui ne nous laissera pas un souvenir impérissable mais un bon restaurant de poissons et fruits de mer compense.

Nous reprenons la piste sur 130 kilomètres. Du gravier, du sable, de la caillasse, il faut que je dégonfle les  pneus du 4x4 pour que ce soit plus confortable et  que  l’on soit moins secoués. On apprend chaque jour à chaque rencontre, comment se  comporter sur les pistes, les pneus, la vitesse à ne pas dépasser, la vigilance par  aux  animaux sauvages qui peuvent traverser à tous moments.

Autre chose de remarquable, l’hygrométrie. Chez nous, et suivant les régions de France, le taux d’humidité varie entre 60 et 85%. Dans le désert, ce taux descend à environ 20% alors tout sèche très  rapidement; la nourriture, les vêtements et surtout le nez ! Ça  fait presque mal cet  air qui pénètre les  narines tellement c’est sec!

Nous avons décidé d’annuler les quelques réservations prises à l’avance car  en  progressant et en écoutant les conseils de personnes rencontrées on peut  passer par  ici  ou  là car les  paysages seront plus beaux mais les pistes pas  forcément plus faciles mais……et puis inutile de réserver en  cette saison car il  y a de  la place dans tous les campings. Sauf, bien sûr, dans le premier que nous choisissons qui  affiche complet; on ne rit pas !!!

Bref, 130 kilomètres de  piste en  pour  trouver l’endroit idéal où il ne reste que deux places. Super ! Pas d’électricité en réseau mais de  l’éolien et du solaire, juste ce qu’il faut pour recharger le  portable et la tablette avec en prime, une petite piscine bien fraîche, limite froide mais  nous sommes à 1400 mètres d’altitude tout de même !

Les journées sont chaudes à environ 30 degrés mais la nuit c’est frisquet, ceci explique cela ! Je marche une heure et demi après 16h quand le soleil tape moins. Végétation courte  et sèche, caillasse et montagne environnante. Il n’y  rien à part quelques insectes, pas de serpent ou  scorpion possibles dans cet  environnement. Un souffle d’air de  temps en  temps et cette beauté brute qui mérite à elle seule mon attention.

Avec Catherine on se demande parfois quel  jour est on ? L’interrogation reste suspendue le temps de regarder sur le portable, la réponse. J’adore ça ! Je me sens vide de  toute contrainte et ne demande qu’à me remplir de cet environnement incroyable. Je savais que ça existait et  maintenant je le  vis au  quotidien en  toute liberté.










17 avril 

Nouvelle étape un peu plus au  nord, encore dans un  endroit, après Deux heures et demi de piste, complètement isolé du  monde mais c’est un choix délibéré car la piste c’est fatiguant et demande beaucoup d’attention mais comme nous avons le  temps, nous le  prenons afin de ne pas gâcher ce  beau voyage. 

Et puis il faut gérer l’essence, le ravitaillement en vivres  car en plein désert, pas de supermarché à tous  carrefours ( jeu de mot !)

Habitués des voyages au  long cours, nous connaissons les contraintes mais j’avoue que le fait d’aborder un désert nous impose une réflexion différente de la gestion du  quotidien.

Quand le supermarché d’une ville importante (il y en a 4 dans tout le pays !)nous donne  accès  aux fruits, légumes, viandes, laitages et pain ;les petites supérettes de  brousse se  limitent à riz, pâtes, thé, café  soluble, ships et quelques produits surgelés, il faut savoir sortir de  son quotidien de petit français ! C’est également ce  qui fait l’intérêt d’un tel voyage qui nous permet de nous remettre en question et d’aborder les problèmes avec plus de relativité. Et en prime, là d’où j’écris, pas de réseau donc pas de portable, la vraie vie quoi !

Pour vous aider à mieux comprendre la beauté des paysages que  nous traversons, voici deux références cinématographiques assez parlantes. Dans  le sud de la Namibie c’était plutôt « Bagdad café » et au centre, où  nous sommes actuellement, c’est « Out of Africa ».

Caillasse, Colorado dans le bas et savane montagne au milieu .

Il faut que je parle aussi de ces nids d’oiseaux absolument incroyables que l’on  observe le  long des  pistes. Ce sont des moineaux comme ceux de chez nous avec un cou  un peu plus long et un ramage gris clair. Ils commencent par  petit nid en couple, pour finalement réussir à bâtir  une HLM toute  en  paille, formant ainsi une communauté pouvant accueillir 500 oiseaux. L’esprit d’équipe probablement nécessaire pour se protéger des prédateurs plutôt nombreux dans ces  contrées sauvages !





21 avril 

Encore un changement de décor depuis 3 jours. Le désert de Namib (plus vieux au monde) nous accueille dans sa  partie la plus dunaire. Mais quelles dunes ! Sur 60 kilomètres de route bitumée (ça fait du bien !) nous traversons, ce qui doit être à la base un lit  d’une rivière asséchée  très large. De  chaque côté, des formations de sable où le blanc gris, le beige et toutes les nuances allant jusqu’à un rouge brique  presque fatiguant tant le regard est attiré de toutes  parts. Le vent s’amuse ici à donner des  formes bizarres allant d’une crête  longue jusqu’à l’allure d’un cratère volcanique car la différence de hauteur et l’espace entre chaque dune provoque un rivolin (espèce de tourbillon crée  par le rebond d’une surface sur une autre).
On arpente, on monte la dune de  sable rouge. Le vertige me  prend ! Oui je  subit cette phobie et le fait de grimper une arête de sable à peine large de 60 centimètres avec un vide en pente raide à droite et à gauche me  fait perdre mes moyens dans un demi tour  obligé avec tout de même le regret de  pas avoir pu atteindre le sommet que Catherine a vaincu !
Je m’incline et redescends en m’amusant à contourner l’obstacle par le bas où j’ai droit malgré tout au spectacle tout en couleurs de cette lumière qui joue avec le sable.
Au camping de brousse on suffoque. 40 degrés à l’ombre. Heureusement que la  petite piscine presque glaciale nous redonne du tonus !

















Instants magiques d’une rare intensité !!!

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