mercredi 6 mars 2024

 Vendredi 1er mars 

Les autruches d’accord, mais l’attrait  principal de ce coin, c’est le « Swartberg pass »; le col du mont noir en traduction littérale.

L’ascension et la descente côté Nord de ce col n’a, au premier abord, absolument  rien de noir. On démarre de la plaine plutôt verdoyante de quelques champs d’oliviers et de palmiers yucca ou aloès, on ne sait pas trop vu que l’on n’en  connaît pas le nom.

La route bitumée s’arrête tout à coup pour laisser place à une piste, certes carrossable, mais qui fut  creusée dans la roche, par l’homme  durant 7 ans au cours du 19 ème siècle et sur 25 kilomètres, pour un passage au  col à pratiquement 1600 mètres. Je commence à mieux comprendre ou interpréter le terme « Noir »

L’ascension est lente, pentue par endroits et  formée de lacets ardus à négocier sur cette piste de gravier grossier. La descente est encore plus vertigineuse et la roche rose ocre est formée de plis, comme une mer  ondulante donnant une apparence d’une  houle perturbante. La végétation est  courte, épineuse malgré  quelques arbustes aux fleurs en calice d’un jaune et rose fuchsia éclatant.

Juste  après une courbe, un canyon profond  envoie cette impression de  vertige déséquilibrant de beauté. On termine la descente dans une gorge oasis où une rivière essaye de rafraîchir le tableau de  son maigre filet d’eau, entourée  de quelques majestueux eucalyptus au tronc couleur  ivoire délavé, avec  en toile de fond un surplomb rocheux qui  paraît menaçant, semblant démontrer que  nous ne sommes décidément pas grand chose et  que l’humilité est de  mise.






Un restaurant,conseillé  par notre hôte du moment,nous remet  en phase avec notre réalité de terrien bon vivant et  l’autruche se retrouve à  l’honneur dans l’assiette, pour notre plus grand plaisir.

On  reprend notre route vers l’Est  le lendemain matin. 4OO kilomètres de paysages arides et montagneux, avec des portions de route en béton de 80 kilomètres sur une seule voie. On ne croise pas grand monde dans ces  contrées reculées mais c’est tout de même perturbant ce genre de route où  doit rouler à  gauche tout en restant au milieu de la chaussée. Sur ces 80 bornes on a peut être croisé 10 voitures et à chaque fois, on dégage sur son bout de piste, le  temps d’un signe de la main ou d’un appel de phare. On pense à l’Australie dans ces moments là.
Je vous promets que tout ce qui est désertique est extrêmement reposant.

Nous rejoignons un  endroit perdu dans des  hectares de  culture d’agrumes, le long d’une rivière. L’atmosphère change, les oiseaux chantent autrement, les  insectes fredonnent des chants plus africains.

Demain, j’ai rendez-vous avec mon animal préféré.



Lundi 4 mars

Nous Logeons à 40 minutes d’ Addo Elephant National Park, notre premier parc animalier du voyage et non des moindres puisque c’est le 3 ème plus  important du  continent africain.
L’expérience avec les éléphants en Thaïlande en 2015 m’a profondément marquée. Nous avions eu la chance de fréquenter durant 2  jours, ces  pachydermes si élégants, au regard  expressif et doux.
Nous  avons vécu un moment sympathique avec ces animaux au Sri  Lanka  mais dans un contexte différent car ils étaient à l’état sauvage tandis qu’en Thaïlande, ils avaient travaillé avec  l’homme et nous pouvions avoir alors, un contact tactile inoubliable.

Ici, c’est notre première rencontre avec l’éléphant d’Afrique, plus imposant en taille de corps et d’oreilles.
L’entrée du  parc vers 10 h du matin fut plutôt calme en  observation animale .
Un singe, une paire de phacochères vilains à souhait et  plus loin les  premiers zèbres nonchalants malgré une  température clémente autour de 25 degrés. Un hibou perdu, le long de la piste me regarde d’un œil couleur or apeuré alors qu'un beau rapace me nargue du haut de son perchoir.
On progresse doucement sur ce gravier chaotique limité à 40 km/h mais si l’on veut prendre le temps de  fouiller du  regard à droite et à gauche, on ne dépasse guère les 10 km/h.
C’est au  tour  des gazelles, fines, élégantes et aux  cornes presque aiguisées de nous laisser passer sans  presque un  regard ou  limite dédaigneux.
Le temps passe assez rapidement malgré tout mais il faudra attendre le  tout début d’après midi, où les heures se font plus chaudes, pour enfin sentir (l’éléphant a du  parfum) et voir ceux que j’attendais.

Ils sont une demi  douzaine à patauger, s’abreuver, s’arroser d’eau et de boue  autour de ce point d’eau. On remarque immédiatement le mâle  dominant. Par  la taille bien sûr, mais surtout par la façon qu’il a d’occuper le  plan d’eau en maître. Moi d’abord et veuillez attendre votre tour.
Non mais, c’est qui le  patron ?
Nous sommes derrière une palissade en planches percée de  rectangles d’observation.
Plus nous avançons vers  sortie du  parc, plus les points d’eau se multiplient et là, pas de protections.
Nous sommes au  plus près des  troupeaux où éléphants, zèbres et phacochères se côtoient en respectant bien sûr la hiérarchie du plus balaise  pour l’accès au plan d’eau.
Seuls les phacochères espiègles et rapides se  faufilent entre les énormes pattes pachydermiques, se coursant comme des gamins dans une cour d’école.

La voiture, garée en bord de piste semble énerver un mâle  dominant qui désire traverser le chemin. 
Les oreilles de l’animal battent plus fort (pas bon signe), il faut alors s’avancer un  peu plus et  très lentement car nous sommes sur son territoire et nous gênons. Voyant notre mouvement, il se calme et  emmène paisiblement sa  petite famille à  travers la steppe broussailleuse, nous  laissant avec ce frisson qui nous fait penser que l’on a bien agi  mais qu’on a eu  chaud à nos  miches quand même……

Encore un  dernier point d’eau avec beaucoup d’éléphants avant la  sortie du parc et  voilà une journée bien remplie où j’ai pu  retrouver mon animal préféré mais je changerai peut être d’avis lors  de ma première rencontre avec le  roi lion, qui  sait ???















2 commentaires:

  1. Edouard : ca fait rêver, une telle concentration d'animaux en liberté

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  2. En regardant vos photos, j'ai l'impression d'être au Gabon ou Cameroun, dans la Landrover, le broussard, l'hélicoptère, ...

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