26 janvier 2023
Cette dernière semaine fut maritime (vous me direz c’est assez normal sur une île !)et riche en émotions .
Je ne me suis pas contenté de rester en surface avec mon masque et mon tuba. J’ai enfin pris la décision de m’offrir un baptême de plongée. J’ai mis du temps à me décider. En fait, j’ai pris le temps car c’est entre Tahiti et Moorea, en octobre 2014 lors de notre premier grand voyage que j’ai pris conscience de l’effet « Grand Bleu ». Se retrouver entre ces deux îles du Pacifique avec sous moi ni plus ni moins que 3000 mètres de fond, dans une eau houleuse mais d’un bleu indescriptible et pour essayer de côtoyer les baleines à bosses, m’a donné une sensation de bien-être apaisant. Cette lumière ou plutôt ces rayons lumineux qui transpercent la mer rendent une impression de repos.
Et bien ce ne fut pas du tout le cas lors des premières minutes de ce baptême par 6 mètres de profondeur. On est harnaché d’un gilet porteur d’une bouteille d’air comprimé. Le rythme respiratoire est différent. Il faut maîtriser, respirer plus lentement mais plus profondément, pour atteindre un calme libérateur au bout d’environ 10 minutes. On commence alors à apprécier le voyage sous-marin. On regarde autour de soi. La faune et la flore deviennent enfin le centre d’attraction que l’on attendait. La décompression nécessaire aux tympans est absorbée. La légèreté devient palpable. Le rythme cardiaque ralentit. On profite alors de cet espace qui n’est plus naturel car notre être et notre cerveau ont oublié que c’est dans cet élément salé que nous avons vécu plusieurs mois avant de naître et d’utiliser nos poumons pour vivre notre normal état d’humain respirant. J’ai apprécié ce baptême de petite profondeur car j’étais bien entouré et je pense refaire la même expérience pour effacer ce premières minutes d’appréhension et profiter pleinement du spectacle offert par la Nature.
Des falaises de près de 80 mètres narguent l’océan Atlantique avec un côté hautain remarquable. Spectacle impressionnant que ce défi des éléments, que j’ai déjà côtoyé sous des latitudes beaucoup plus fraîches et brutales. Là où narguer n’est pas suffisant car il faut combattre, résister, endurer, tenir et ne jamais faiblir !
La fourmi coupe feuille ou fourmi manioc, présente en Guadeloupe depuis 1954, vient d’Amérique centrale. C’est un spectacle curieux et tellement marrant que de les voir processionner avec leur butin.En fait elles amènent ces morceaux de feuilles au fond du nid et les laissent pourrir pour obtenir un champignon qui les aidera à la digestion de certains aliments.
Et c’est à la fin d’une randonnée très boueuse, sur un morne de 8OO mètres d’altitude, d’où l’on observe les deux côtés de l’île que nous avons croisé ces fourmis ingénieuses.1 heure 40 au lieu d’1 heure par temps sec avec en prime 2 kilos de gadoue à chaque pied quel bonheur !!!
La richesse en émotion dont je parle en début de cet article eut lieu le 20 janvier. J’étais tranquillement assis sur un banc extérieur, en attendant mon tour chez le médecin (problème d’otite suite à la plongée). 07h3O du matin, le banc sur lequel je patiente tremble. Je crois que ma voisine, plutôt imposante,, y a mis tout son poids, mais celle-ci se met à crièrent de peur. Effectivement, elle n’y est pour rien la pauvre car les voitures en stationnement devant nous, les poteaux électriques et leurs fils, s’agitent de manière inquiétante. Cela dure presque une minute et c’est très long une minute de tremblement de terre ! Renseignements pris sur internet un peu plus tard, le départ du séisme se situe entre l’île de Montserrat et la côte ouest de la Basse Terre (aile gauche du papillon)à environ 30 kilomètres de cette dernière. Enregistré à 6,2 sur l’échelle de Richter, ça commence à être sérieux. Les Caraïbes sont fréquemment touchées par de petites secousses mais celle-ci n’a pas eu cette longueur et cette intensité depuis une dizaine d’années. Pas de dégâts matériels et surtout humains à déplorer, c’est le plus important.
On en termine avec la Guadeloupe avec la découverte d’un jardin botanique où les fleurs explosent de beauté.
Pour résumer ces presque quatre semaines sur l’île papillon ou pour être plus précis, sur les deux îles puisque Grande Terre et Basse Terre sont séparées par la rivvière salée et forment un ensemble uniquement grâce à deux ponts routiers.
La Guadeloupe est belle, pleine de contrastes, ne serait-ce qu’entre ces deux parties où règne l’agriculture et les belles et longues plages pour l’une et la forêt tropicale et montagneuse pour l’autre.
Les gens sont très accueillants mais il faut avouer un manque certain de propreté.
L’épisode suivant de ce voyage se fera en bateau entre la Martinique et les Grenadines . Ne sachant pas si je pourrai entretenir ce blog en mer, je vous donne rendez-vous ici même entre le 6 et le 10 février.