mercredi 27 novembre 2019

Mercredi.
Mauvaise langue que je suis ! Je nous croyais perdus dans la pampa australienne alors que les antennes de relais ont poussé comme champignon en automne depuis la dernière parution du guide censé porter son nom !!!
Enfin, l’endroit est quand même loin de tout, comme je vous le disais, sans pollution  lumineuse.
Nous sommes bien descendus jusque Carnarvon pour faire quelques courses nécessaires à trois jours d ‘autonomie. Nous remontons un poil vers le nord.
Les « Blowholes », où la mer  s’engouffre, pour recracher en geysers, des trombes d’eau pulvérisée qui retombent dans tous les trous de roche présents sur la falaise en finissant de s’assécher et par évaporation, donner une croûte de sel naturelle. Ça va vous suivez????
C’est un peu plus loin que notre campement est situé. Nous sommes hors saison touristique dans cet endroit du pays donc le free  camping sera notre lot durant trois jours.
J’avoue que ce n’est pas simple de parler d’endroits où le silence, accompagné toutefois par la mélodie du vent est votre seul partenaire. Il est si présent qu’il s’impose et le respect s’en suit. On est à l’écoute des bruits, des souffles qui nous entourent; et c’est en cela que je vous parlais, il y a peu, d’une reposition de soi. Intérieure. Comme un voile ou une brume de paix qui s’installe tout  doucement pour qu’à l’intérieur plus rien ne bouillonne. Suis-je assez clair?
Extérieurement, par contre, toujours du vent et moins de mouches.
Nous espérons remettre le masque, le tuba et les palmes demain pour inspecter les patates de corail de cette jolie baie que les gens du coin appellent « l’aquarium ».
Marée basse au lever du lendemain. Il n’y  a plus de mer! Comme disait Devos, la mer est démontée!
Comme il y a peu de profondeur,les fonds de sable, corail et roche se découvrent pour quelques heures. Par contre on se demande où où vont les poissons????
Sur un poteau, où j’étire un fil à linge, un énorme papillon de nuit (8 cm) ressemblant à une cigale, attend que le soleil daigne enfin se coucher!








mardi 26 novembre 2019

Mardi 26 novembre 2019.
Coral bay porte bien son nom. Anse longue bordée de dunes léchées par les eaux bleues et émeraudes de l’océan indien. Sous la surface, de magnifiques coraux habités par de multiples poissons irisés. Ce ne fut pas aujourd’hui mais je vous mets tout de même la courte vidéo de la tortue filmée avant hier.
Demain nous continuons la descente vers le sud’ avec l’intention d’une halte à « Warroora ». Ne cherchez pas sur la carte c’est un point perdu en bordure d’océan entre Coral Bay et Carnarvon.
Il va falloir à nouveau être autonome complètement. On y prend goût et cela nous permet de profiter au mieux des ciels étoilés, loin de toute pollution lumineuse.
En ce moment , vers l’ouest, après le coucher de soleil, il y a Jupiter et Vénus proche l’une de l’autre en vertical.
Rendez-vous dans quelques jours, quand nous reviendrons à la civilisation et surtout à la wifi !!!




lundi 25 novembre 2019

Nous sommes en novembre, samedi 23 me dit le téléphone.
Je commence à perdre le fil des jours et pour moi c’est rassurant . Ça veut dire que je vis l’instant présent, probablement le plus important, et que je profite de ce pays qui m’accueille, me déroute (bien que nous y soyons chaque jour) et me remet les idées en place. Je sors, en quelque sorte , de mon quotidien.
Pas simple à expliquer, mais je sens que dans ma tête ça va bien! La réflexion est différente, peut-être plus appliquée ou alors plus simplifiée. Le fait d’arriver à Exmouth, but extrême nord du voyage me rassure. La météo est super. Toujours beaucoup de vent et des plages de rêve. De la dune, des oyats, comme à Hossegor ou à Bray- Dunes, mais cette mer turquoise enjolivée de poissons multicolores et de coraux éclatants de bleu ou rose!
Autour d’Exmouth, pratiquement comme depuis le départ de Perth, il n’y a pas d’arbres mais des arbustes dont les verts varient du pétant au pastel ou au vert de gris.
Notre premier bain en eau de mer est d’une belle douceur, et le portant de la salinité me fait faire des planches envieuses de sieste! Oui je vous jure que c’est à ce point.
Un phare posé sur une falaise dominant la turquoise et le marine et apparaît notre premier kangourou vivant.
Jusqu’ici, tous ces cadavres de bord de route nous faisaient douter. Rencontre fortuite, mais émouvante qui finit dans des bonds de l’animal apeuré par notre présence trop proche et forcément dérangeante.
Nous décidons de passer 2 jours et 2 nuits dans un parc national où il faut être autonome en eau et électricité. La chose doit être bien préparée car mis à part la nature, rien ! Pas de boutique, pas de prise de courant, pas de réseau; juste le bruit du. Vent et de l’eau. Un peu comme quand je suis sur le voilier avec les copains. Oui, je suis en mer sur terre !
On montre pattes blanches à l’entrée du parc et on s’installe dans la dune.
Première plongée avec masque et tuba. Pas facile car beaucoup de courants mais qui nous ramène vers la plage. Je filme plein  de beaux poissons, perroquets, picassos (tiens, je n’en avais pas vu depuis la Polynésie !), carangues, raies etc....
En revenant sur le lieu de campement je m’aperçois que j’avais oublé de mettre une carte se dans la GoPro. Tout est à refaire.
Demain nous allons sur un autre site de plongée, je vais me venger!
Dimanche 24 novembre (tiens je me souviens de la date !!!), toujours dans le Cape Range National Park et après Lakeside hier, nous plongerons à Turquoise Bay. Beaucoup moins de courants donc moins fatigant. Pas mal de gros poissons, comme la veille et de très beaux coraux. la chance est avec nous car je peux filmer une tortue qui promène et gratte les herbes du fond juste sous moi.
Sur le site où nous allons passer la seconde nuit, nous avons la visite d’un kangourou (petite pensée pour Liliane qui comprendra !!!!). Il n’est pas farouche et il pose même pour la photo. Il reste à distance et moi également. On se respecte quoi!
Partout il y a des panneaux expliquant qu’il ne faut pas donner à boire ou à manger aux animaux sauvages delà réserve. Sinon il y a risque de carences, de dépendance et d’agressivité à suivre!
Notre visite de la presqu’île d’Exmouth se termine et demain nous entamons la descente vers le Sud avec un premier stop à Coraux bay pour une ultime plongée sur  la petite barrière de corail.








vendredi 22 novembre 2019

Aéroport de Perth West Australia dimanche 17/11 00h3O.
La température est douce dans cette première nuit australienne. Pourtant Catherine est en sueur. Pas de nez qui coule, pas de fièvre mais une grosse trouille.
Elle sait, je l’ai prévenue, que la douane de ce pays est intransigeante et intraitable. Nous n’avons droit, à nous deux (je ne fume toujours plus) qu’à 50 cigarettes. Nous en avons 120. Après un accueil souriant au guichet d’immigration (c’est assez rare pour être signalé), passage au bureau de douane. Catherine est blême.
Les deux personnes devant nous sont priées d’entrer au bureau de vérification. La préposée regarde nos formulaires, nous scrute de bas en haut et nous fait signe  de passer. Catherine n’a pas encore réalisé, je lui dis: « ça y est nous sommes dehors, ou plutôt à l’intérieur du pays ».
Elle se détend au point de dire: « j’aurais pu en prendre plus........ »
10 minutes de taxi plus loin, nous sommes devant l’hôtel où nous nous reposerons que quelques heures, juste le temps de se réparer un peu. L’avantage d’avoir fait escale à Singapour nous permet d’encaisser le décalage horaire en 48 h car nous sommes ici à la même heure, c’est-à-dire 7 heures de plus qu’en France.
Nous allons vers dix heures à l’agence de location afin de récupérer le camping-car.
Ce n’est pas celui qui était présenté sur les photos sur internet. Extérieurement si.
Mais à l’intérieur, surprise.
Toilettes et douche séparées, cuisine, grand frigo (pour un camping-car), salon mais pas de lit ???
Devant nos regards interrogatifs l’agent appuie sur un bouton et un lit se met à descendre du plafond.
Waouh.
Il nous explique, comme nous avons loué deus mois et demi, que nous avons droit au dernier modèle reçu et conçu pour 2.
Vérifications faites de tous les points importants avant le départ, nous prenons la route vers midi.
On n’oublie pas de conduire à gauche.
Il est vrai qu’après la Nouvelle Zélande et la Thaïlande il y a 4 ans, la Thaïlande du nord et le Sri Lanka 2 ans auparavant, la conduite à gauche n’a plus de secret pour nous. Il faut malgré tout un petit temps d’adaptation à chaque fois. Rien de pire que trop de confiance en soi.
Nous avions repéré, sur le net, un grand centre commercial pour faire les achats de première nécessité.
Bon, cette fois nous prenons vraiment la route. Le temps passe toujours trop vite donc nous nous contenterons de 25 kms aujourd’hui pour une étape à Lancelin.
J’ai au moins 4 applications sur le téléphone qui me permettent de choisir entre campings et parking avec toilettes et/ou douches. L’Australie est réputée pour avoir ce types d’endroit (toilettes publiques) bien entretenus.
Petite plage, beaucoup de vent, 21°, ce n ‘est qu’une étape.
Le lendemain, lundi 18 novembre, nous reprenons la route vers le nord. Nous changeons de chauffeur toutes les heures environ. Le vent est fort et sec. A chaque arrêt, des mouches par dizaines vous collent et essayent de pénétrer vos narines et vos oreilles. La réalité du bush australien nous saute dessus, sans prévenir, sans délicatesse. A nous à s’adapter; C’est agaçant mais j’aime déjà ce pays continent.
Plus de 400 kms aujourd’hui donc arrêt dans un camping au bord de mer à une cinquantaine de kilomètres au nord de Geraldton.
Personne à l’accueil qui ferme à 17h selon l’écriteau, on choisit un emplacement libre et nous verrons bien demain matin.
Petit déjeuner, on paie et en route.
Je sais que tout cela peut vous sembler un peu, non pas bâclé, mais vite torché. N’est-ce pas ?
En fait, comme je l’ai écris dans le mail de présentation du voyage, la première partie dépend beaucoup de la météo. Nous désirons monter vers le nord pour atteindre Exmouth et profiter de la petite barrière de corail. A cette saison, au delà du tropique du capricorne, il est possible de tomber sur des tempêtes tropicales voire des cyclones. Il nous faut donc suivre la météo au jour le jour durant ces quelques 1300 kms.
Vous comprenez mieux (j’espère) pourquoi nous ne nous attardons pas trop. Alors qu’en redescendant vers Perth, le train sera moins soutenu, afin de profiter de tous les endroits qui méritent une halte.
Mardi 19 novembre,
Nous avalons encore quelques centaines de kilomètres de bitume pour passer la nuit sur le parking du port d pêche de Carnavon. Nuit très venteuse, le camion bouge. On profite d’une poissonnerie toute proche pour acheter un « red snapper ». Beau poisson rouge entre daurade  et rouget. Il restera au frais jusqu’ Exmouth pour un barbecue.
Mercredi 20 novembre,
On reprend le serpent d’asphalte pour atteindre enfin notre but le plus Nord.
C’est lors de la pause déjeuner que nous découvrons un site où l’on observe des stromatolites. Ce sont des formations calcaires constituées de cyanobactéries, presque identiques à celles qui existaient il y a 3,5 milliards d’années et qui ont contribué (excusez du peu !!!!) à la formation par photosynthèse de l’atmosphère terrestre et donc à l’apparition de formes de vies plus complexes. Balaises quand même !!! (Devant Catherine sur la photo)
 Nous passons la nuit en camping sauvage près d’une belle plage complètement déserte, à plus de vingt kilomètres de la première habitation; Quelques oiseaux blancs criards se posent non loin de nous. Des cacatoès. C’est dans cette partie de l’Australie que l’on en voit ainsi que des émeus.
Puis-je vous dire que mon côté émotif s’émeut devant l’émeu mouvant ??? Ah ah!!!!
Bon comme on est dans la blague, je ne résiste pas .
Catherine me demande: « sais tu qui a inventé le camping-car ? »
« Bin oui, c’est John Camping er et Robert Car »
Elle se rend compte de la vanne et rit de bon cœur!




Bien, je vous ai présenté le début de ce voyage mais il faut entrer un peu plus dans le détail pour comprendre notre façon de faire.
Après pratiquement 13 h de vol entre paris et Singapour, nous posons (j’ai toujours rêvé de piloter) le zinc sur le tarmak indonésien;
06h30 du matin, aucun hôtel ne nous reçoit à cette heure plus que matinale
.Nous pouvons toutefois laisser nos valises en consigne et nous promener en attendant que la chambre soit prête. Le seul vrai problème à ce moment c’est le ressenti du décalage horaire. Nous sommes légèrement déphasés. Non le terme le plus adéquat est que nous sommes complètement dans le pâté.....
Le quartier chinois, tout proche nous attire mais tout est fermé à cette heure.
On s’attarde dans un parc, à regarder de jeunes écoliers beaucoup plus réveillés que nous et repartons vers l‘hôtel où nous patienterons dans un salon accueillant tout comme le personnel.
Un bol de pâtes au poulet dans un bouiboui local à 2€ et la sieste est à nous.
Hardis et aguerris voyageurs que nous sommes, je règle le réveil du téléphone pour un repos court et ne pas tomber dans le piège du décalage horaire qui ne se  recale jamais....
Nous restons dans le quartier pour finir la journée en se régalant, en terrasse, d’un crabe au piment délicieux.
Nous avons une bonne partie du lendemain pour visiter le jardin botanique et ses splendides orchidées, puis « Little india », quartier aux senteurs colorées  et parfumées.
Nous ne reconnaissons évidemment rien du Singapour que nous avions connu il y a 35 ans.....
Nous prenons l’avion le soir même pour rejoindre Perth en 5 h de vol.
Bonjour les amis,
Heureux de vous retrouver pour un nouveau voyage que nous allons partager avec vous.
Nous sommes donc arrivés en Australie le dimanche 17/11, après une escale de deux jours à Singapour, histoire de raccourcir les heures de vol et d’être dans  le bain du décalage horaire le plus rapidement possible.
Nous avons donc pris en main le camping car  relativement reposés. Le but étant de monter vers le Nord en quelques jours pour atteindre Exmouth car au delà du tropique du capricorne, en cette saison, le risque de tempêtes tropicales, voire de cyclones, n’est pas à exclure.
Nous avons donc arpenté le bitume des routes interminables et toutes droites de ce pays continent pour faire un peu plus de 1300 kms en 3 jours. La boîte auto et le régulateur aident sérieusement mais  que c’est long.
Les paysages sont bruts de sauvagerie et pour l’instant nous n’avons vu que des kangourous écrasés sur les bas côtés.
La terre est tantôt rouge, tantôt jaune, les termitières poussent comme des champignons à perte de vue.
Cette beauté sauvage à laquelle nous nous attendions nous surprend tout  de même car la réalité nous saute à la figure depuis le départ.
On aime déjà et ce n’est que le début  du périple.